Premières lignes # 116 – Le Noël où j’ai décidé de m’ouvrir à la vie, d’Emmanuelle Fontaine

Hello tout le monde,

Aujourd’hui, c’est dimanche, le jour de notre rendez-vous hebdomadaire « Premières lignes », qui a été initié par Ma Lecturothèque. J’ai choisi de vous présenter l’incipit d’une de mes prochaines lectures. Il s’agit de « Le Noël où j’ai décidé de m’ouvrir à la vie » d’Emmanuelle Fontaine, aux éditions Jouvence.

Samedi 30 novembre

Cher journal,

Tamara – ma meilleure amie – m’a certifié que ce serait un jeu d’enfant de tenir un blog. « En revanche, laisse tomber le mot blog et imagine plutôt le journal intime que tu écrivais quand tu étais adolescente », m’a-t-elle dit quand je lui ai fait part de mes réserves. D’une, la technologie ce n’est pas mon truc et, de deux, pourquoi raconterais-je ma vie sur Internet ? Je crois qu’elle a perdu la tête : elle m’a même suggéré qu’Olivier, mon aîné de seize ans, crée la page pour moi si je n’étais vraiment pas assez douée pour le faire toute seule. Qui confierait son journal à ses enfants ? Elle m’a assuré que personne d’autre qu’elle ne lirait mes mots – avec les milliers de blogs sur la toile, les chances que l’on tombe sur le mien étaient minimes -, mais que si quelqu’un arrivait jusqu’à eux par hasard, et que mon récit pouvait l’aider à traverser des moments difficiles, eh bien il fallait accepter la volonté de l’univers.

Tout a commencé hier, le jour où j’ai célébré mon quarantième anniversaire. Enfin, ce sont surtout mes amies qui l’ont célébré. Tamara, mon amie d’enfance, et Ellen et Nicole, mes collègues du musée d’Art autochtone, avaient prévu un dîner mexicain. J’avais protesté quand elles m’avaient exposé leur plan : je n’étais pas d’humeur à faire la fête et espérais qu’elles n’insisteraient pas trop. Ces derniers mois, j’étais devenue experte en excuses pour éviter de sortir et voir du monde, et même une soirée entre amies me paraissait au-dessus de mes forces. Mais elles avaient eu le dernier mot : « Tu ne t’occupes de rien, on fait les courses et on te prépare ton repas préféré, chez toi » . Leurs préparatifs ne sont pas allés plus loin que l’apéritif ! Elles ont commencé par tester de multiples dosages de tequila, jus de citron vert et sirop pour créer le cocktail parfait, et je n’ai laissé aucune des trois s’approcher de ma cuisinière, malgré leurs protestations ! Et puis, elles avaient déjà vidé la bouteille de tequila et je voulais surveiller le champagne. Elles étaient tellement saoules qu’elles ont même suggéré que mes garçons fassent à manger, alors que leur expérience culinaire s’arrête à faire bouillir de l’eau pour les pâtes ou commander une pizza ! J’adore mes amies et apprécie leurs efforts pour me rendre le sourire, mais j’étais soulagée de me retrouver seule dans la cuisine un moment. Prétendre que tout allait bien et que je m’amusais était puissant.

…

Et vous, avez-vous lu ce roman ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? Si non, avec ces premières lignes, vous tente-t-il ?

Bon dimanche à vous, et à très vite !

K.