Premières lignes·Rendez-vous lecture

Premières lignes # 109 – Six ans à t’attendre, de Delphine Giraud

Hello tout le monde,

Aujourd’hui, c’est dimanche, le jour de notre rendez-vous hebdomadaire « Premières lignes », qui a été initié par Ma Lecturothèque. J’ai choisi de vous présenter l’incipit d’un roman acheté lors d’un salon du livre organisé en septembre et qui a ainsi rejoint ma PAL. Il s’agit de « Six ans à t’attendre » de Delphine Giraud.

PROLOGUE

L’air est encore un peu humide, mais pour la première fois de la journée, le soleil pointe à travers les nuages gris de cette deuxième quinzaine de mars. Rachel lui offre son visage. Mais ici, profiter de ses rayons est moins agréable qu’à la maison, car il suffit d’inspirer pour s’apercevoir que l’atmosphère n’est pas pure. L’odeur des pots d’échappement devient vite étouffante, et le grondement sourd de cette vie foisonnante tout autour d’elle, un cauchemar pour les oreilles.

A Paris, la foule compacte qui se presse sur les trottoirs après une journée de travail contraste avec le calme bienfaisant de la campagne vendéenne, dont a l’habitude la jeune femme. Elle soupire, mais songe qu’elle n’est pas là pour longtemps de toute façon. La porte claque en se refermant derrière elle, ce qui la tire de ses rêveries nostalgiques. Elle s’avance dans la rue bruyante, s’éloignant de l’immeuble bourgeois de son client pour rejoindre son hôtel à quelques mètres de là. Aujourd’hui, M. Latour s’est montré particulièrement bavard, et Rachel sent poindre un lancinant mal de tête. Serrant sa sacoche avec son coude, elle se masse les tempes. Rachel et son client ont passé la journée dans le séjour de l’appartement, qui manque cruellement de lumière, à essayer de rafistoler les souvenirs éparpillés et désordonnés de M. Latour.

D’ordinaire, Rachel ne se déplace pas chez ses clients. C’est à eux de se débrouiller pour venir la voir dans le petit bureau qu’elle s’est aménagé dans le domaine familial, depuis qu’elle est devenue biographe. Ecrire pour les autres, retracer leur vie, faire vivre leurs mémoires, c’est ce à quoi elle s’applique tous les jours. Si Rachel a accepté cette fois d’écorner sa déontologie, c’est d’abord parce que l’une de ses anciennes clientes lui a demandé d’écrire pour son frère, qui n’est autre que M. Latour, respectable et respecté septuagénaire, icône du monde de la mode. Le vieil homme n’aime plus beaucoup se déplacer. Mais aussi et surtout – cela, Rachel a un peu honte de l’avouer – parce qu’il lui a offert une coquette somme pour qu’elle mène à bien son projet. Ce qu’il s’est engagé à lui payer équivaut à peu près à l’écriture de trois biographies. La jeune femme se sent dans l’obligation de se surpasser.

Et vous, avez-vous lu ce roman ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? Si non, avec ces premières lignes, vous tente-t-il ?

Bon dimanche à vous, et à très vite !

K.

4 commentaires sur “Premières lignes # 109 – Six ans à t’attendre, de Delphine Giraud

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