Premières lignes·Rendez-vous lecture

Premières lignes # 106 – Leur domaine, de Jo Nesbø

Hello tout le monde,

Aujourd’hui, c’est dimanche, le jour de notre rendez-vous hebdomadaire « Premières lignes », qui a été initié par Ma Lecturothèque. J’ai choisi de vous présenter l’incipit d’un roman repéré à la bibliothèque, d’un auteur norvégien que j’aime beaucoup. Il s’agit de « Leur domaine » de Jo Nesbø.

Prologue

C’était le jour où Dog est mort.

J’avais seize ans, Carl quinze.

Quelques jours plus tôt, papa nous avait montré le couteau de chasse, celui avec lequel je l’ai tué. Une lame large qui scintillait au soleil, avec des gouttières de part et d’autre. Pour l’écoulement du sang quand on dépèce la proie, nous avait-il expliqué. Carl pâlissait déjà et papa lui avait demandé s’il allait encore être malade comme dans la voiture. Je crois que c’est pour ça que Carl s’était juré d’abattre quelque chose, n’importe quoi à vrai dire – et de le dépecer – de le découper en putain de cubes, s’il le fallait.

« Je le ferai cuire et on le mangera, avait-il déclaré, devant la grange, alors que j’avais la tête dans le moteur de la Cadillac DeVille paternelle. Lui, maman, toi et moi. D’accord ?

-D’accord, avais-je répondu en cherchant le repère d’allumage.

-Et Dog en aura aussi. Il y en aura assez pour tout le monde.

-Bien sûr » .

Papa prétendait l’avoir appelé Dog parce qu’il n’avait rien trouvé d’autre sur le moment, mais je crois en fait qu’il adorait ce nom. Un nom à son image. Qui ne disait rien de plus que le strict nécessaire et était tellement américain qu’il était forcément norvégien. Il adorait ce nom et il adorait ce clébard. Je le soupçonne d’avoir apprécié sa compagnie plus que celle de n’importe quel être humain.

Notre ferme de montagne n’était peut-être pas immense, mais elle avait une belle vue et du terrain, suffisamment pour que papa en parle comme de son royaume. Jour après jour, de mon poste habituel, penché sur la Cadillac, je voyais Carl cheminer avec le chien de papa, le fusil de papa et le couteau de chasse de papa. Ils rapetissaient sur la montagne jusqu’à devenir des petits points. Jamais je n’entendais de coups de feu. De retour à la ferme, Carl affirmait toujours n’avoir pas aperçu le moindre oiseau et je ne disais rien, malgré les nuées de perdrix des neiges que j’avais vues décoller du coteau les unes après les autres, m’indiquant à peu près leur position, à lui et Dog.

Puis un jour, le coup est enfin parti.

Et vous, connaissez-vous Jo Nesbø ? Avez-vous lu ce roman ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? Si non, avec ces premières lignes, vous tente-t-il ?

Bon dimanche à vous, et à très vite !

K.

10 commentaires sur “Premières lignes # 106 – Leur domaine, de Jo Nesbø

  1. Merci pour cet extrait. Je ne connais pas ce roman. Je me suis plongée dans la lecture de Bernard Pivot « Les mots de ma vie’ chez Albin Michel. Je suis tombée sur ce livre par hasard mais j’aime la façon personnelle et honnête dont il aborde une sorte d’autobiographie. Les mots servant de repères !

    Aimé par 1 personne

  2. Je n’ai encore jamais lu cet auteur et je ne le connais que de nom mais j’aimerais bien découvrir ses romans. Ici, je suis quelque peu intriguée : que se passe-t-il une fois une fois le chien mort ? Qu’est-ce que tout cela nous dit sur l’évolution à venir des personnages ? Je ne sais pas si je commencerai par « Leur domaine » mais je me le note, je suis curieuse.

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